Cette campagne n’en finit plus de nous surprendre : après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, voilà que plus de 130 dirigeants, élus et militants centristes de l'UDI Jeunes ont fait savoir qu’ils allaient soutenir la candidature de l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
François Fillon a été délaissé au profit d’Emmanuel Macron par les jeunes de l'UDI (Union des Démocrates et Indépendants, parti de centre droit fondé par Jean-Louis Borloo), qui ont jugé son programme trop conservateur. « Nous, jeunes de l'UDI, souhaitons aujourd'hui apporter notre soutien à Emmanuel Macron dans sa volonté de devenir le prochain président de la République et appelons notre parti, ses militants et ses élus à s'engager pleinement dans la construction de son programme présidentiel », ont-il fait savoir dans une tribune publiée sur Facebook.
Et d’ajouter : « Emmanuel Macron porte une vision pour notre société. C'est l'assurance d'un quinquennat maîtrisé sans fausses promesses autour d'une Europe forte, d'un libéralisme à visage humain et de l'ouverture à la modernité du monde actuel. »
Pas d’incompatibilité avec François Fillon selon Jean-Christophe Lagarde
Par cette décision, les jeunes de l’UDI décident de ne pas suivre l’avis de leur président Jean-Christophe Lagarde. Si ce dernier soutenait clairement Alain Juppé dans la course à la primaire, il a affirmé qu’il soutiendrait maintenant François Fillon dans la course à l’Elysée. « Je proposerai, dès mardi, aux instances de l'UDI d'engager avec François Fillon une discussion pour élaborer un projet législatif commun, notamment sur l'Europe, l'éducation, l'emploi, la Sécurité sociale et l'environnement », a-t-il estimé au micro d’Europe 1, lundi 28 novembre. « Je l'avais dit avant le premier tour, avec Nicolas Sarkozy nous avions des incompatibilités, avec François Fillon nous n'avons que des différences ».
Cette décision des jeunes de l’UDI risque de poser un souci à François Bayrou. Ce dernier n’excluait pas, la semaine dernière, de se présenter, dans le cas où Alain Juppé ne gagnait pas le second tour. « J'ai l'intention de faire mûrir un projet plus dynamisant pour le pays, plus juste et plus social que celui qui est proposé aujourd'hui », expliquait-il dans le Figaro. Mais sans l’UDI et avec un Emmanuel Macron qui plaît aux jeunes centristes, on voir mal quel espace politique il pourrait représenter. Le centre gauche a son champion, le centre droit ne semble pas prêt à le suivre.