La politique s’entremêle de plus en plus avec les médias. Et l’Arcom veille. Le gendarme a frappé une nouvelle fois la chaîne C8 pour une séquence controversée de mars 2023. Une séquence durant laquelle un des invités de son émission phare, Touche Pas à Mon Poste (TPMP) a parlé de l’adénochrome. Un produit régulièrement lié à des thèses complotistes.
L’Arcom sanctionne C8 sur l’adénochrome
L'Arcom, gardien de l'éthique médiatique
L'Arcom, autorité de régulation des médias, a décidé d'infliger une amende de 500.000 euros à C8. Cette décision fait suite à une émission de "Touche pas à mon poste", animée par Cyril Hanouna, qui a abordé de manière controversée l'affaire Pierre Palmade.
Lors de cette émission, Gérard Fauré, invité du jour, a dérivé de l'objet principal pour émettre des accusations graves envers certaines personnalités, évoquant notamment la consommation d'adrénochrome.
L'adrénochrome, entre mythes et réalités
L'adrénochrome, souvent cité dans des théories complotistes, est décrit comme une substance extraite du sang d'enfants. Bien que ces allégations aient été démenties à plusieurs reprises, elles continuent d'alimenter le débat public. Une thèse fausse mais qui revient régulièrement sur le devant de la scène.
Face à ces déclarations, l'Arcom a reproché à l'animateur et à la chaîne un manque de réactivité et de discernement, soulignant une attitude trop complaisante envers l'invité.
Les médias, acteurs majeurs du débat politique
C8 et son émission phare ne sont pas étrangers aux controverses. Depuis près d'une décennie, les sanctions s'accumulent, reflétant les tensions entre médias, politique et régulateurs. La chaîne, déjà sanctionnée à plusieurs reprises, se retrouve au cœur d'un débat plus large sur le rôle des médias dans la société. Depuis le début de l’année 2023, C8 et plus particulièrement TPMP ont été sanctionnées à quatre reprises. Le montant des amendes atteint 4,5 millions d’euros.
La répétition des sanctions contre C8 soulève des interrogations sur l'avenir de l'émission et de son animateur vedette, Cyril Hanouna. La chaîne, propriété de Vincent Bolloré, cumule en effet les pertes. Selon la Lettre A, elles auraient atteint 23 millions d’euros en 2022, donc avant les nouvelles amendes.
Avec ces amendes s'élevant à plusieurs millions d'euros, la question de la liberté d'expression se pose. Dans quelle mesure les médias peuvent-ils aborder des sujets sensibles sans craindre des sanctions ?