Les 60 000 parents d'élèves et professeurs réunis par l'association SOS Éducation s'interrogent sur l'agitation médiatique permanente orchestrée par le Ministère de l'Éducation nationale.
En effet, le ministre Madame Najat Vallaud-Belkacem semble assigner chaque semaine de nouvealles prorités au système scolaire sans mettre en œuvre une politique cohérente, volontariste et efficace à la hauteur des enjeux éducatifs de notre pays. En témoignent aujourd'hui les mesures présentées en guise de réforme du collège, qui vont encore une fois passer à côté de l'essentiel.
Quel est l'intérêt d'une deuxième langue vivante en 5ème ?
Alors que dans les établissements éclair des zones d'éducation prioritaire, 58% des élèves sont touchés par l'illettrisme, quelle est l'opportunité d'allouer l'essentiel de l'effort budgétaire à l'introduction d'une deuxième langue vivante en classe de 5ème ? A l'heure où 140 000 élèves quittent chaque année le système éducatif sans aucune qualification, qui peut croire sérieusement qu'un peu de vernis interdisciplinaire dispersé sur quelques heures marginales permettra de mettre un terme au fléau du décrochage scolaire ?
Individualiser les parcours au collège
La mise en œuvre de quelques timides mesures de personnalisation ne suffira en aucun cas, selon le souhait du ministre, à "assurer un même niveau d'exigence pour que tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, par une priorité centrale donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux." Pour atteindre cet objectif, partagé par tous les membres de SOS Education, il faudra avoir le courage d'apporter les changements qui permettront enfin d'individualiser les parcours dès la classe de 5ème au sein de groupes plus homogènes par discipline, tenant compte du niveau des élèves et permettant aux professeurs d'adapter leur pédagogie pour plus d'efficacité.
Faire découvrir les méties aux élèves
Il faudra offrir la possibilité aux élèves dès l'âge de 14 ans de découvrir un certain nombre de métiers, et proposer aux décrocheurs des formations courtes, de quelques semaines, pour qu'ils ne quittent pas le système éducatif sans une qualification minimale ; il faudra enfin donner aux établissements une véritable autonomie dans la définition de leur projet pédagogique et donc dans la gestion de leurs équipes enseignantes, afin qu'une offre éducative variée et de qualité puisse être proposée à tous les élèves dans leur diversité.