Si on analyse pre?cise?ment le re?sultat des scrutins locaux sous la 5e?me Re?publique, on peut constater que tre?s ge?ne?ralement le pouvoir en place voit les e?lus qui se pre?sentent sous son e?tiquette mis en difficulte? et tre?s souvent battus.
La gauche mise en difficulté par son propre parti
Mais le scrutin de mars 2015 demeurera dans l’histoire de notre Re?publique comme un mode?le du genre. Comment expliquer cette situation ? Tout d’abord par le profond rejet du de?coupage partisan re?alise? par les strate?ges du parti socialiste. Dans le de?partement de l’Ain, par exemple, plusieurs de?coupages byzantins ont de?soriente? un e?lectorat de gauche qui en a fait porter la responsabilite? aux e?lus socialistes.
Le profond rejet de la politique du gouvernement
En second lieu, c’est e?videmment le profond rejet de la politique mene?e par le gouvernement. Ce n’est pas tant la politique elle-me?me que le sentiment d’avoir e?te? trompe? et floue? par le Pre?sident de la Re?publique et par sa majorite?. Il suffit de comparer les engagements pris et les discours aujourd’hui tenus pour comprendre qu’un e?lectorat de gauche ne peut accepter d’avoir e?te? ainsi floue?. Ensuite, la majorite? nationale paye son incapacite? a? donner une perspective aux De?partements.
Une absence de vision et de stratégie
Les Franc?ais ont bien compris qu’il existe aujourd’hui un e?chelon de trop dans l’architecture de l’organisation territoriale. Les franc?ais constatent qu’une re?gion de 2015 c’est un de?partement de 1789 par la facilite? des e?changes, la rapidite? des communications ou leur de?mate?rialisation. La proximite?, ce sont aujourd’hui les communes et les Communaute?s de Communes qui l’assument, bien mieux que les de?partements. Les e?lecteurs ont fait payer a? la majorite? actuelle cette absence de vision, de strate?gie et d’ambition.
Le rejet d'une classe politique installée
Enfin, ce scrutin reste marque? par le rejet d’une classe politique installe?e, pe?trie de certitudes qui tient un langage convenu pour de?fendre des positions mie?vres, floues et trop consensuelles. Dans cette e?lection, la gauche a manque? de panache, elle a manque? de souffle, elle a manque? d’ambitions. Alors qu’elle de?tenait 60% des de?partements elle fut incapable de leur donner le souffle qu’attendaient les franc?ais. A la majorite? nouvelle de faire mieux.