Eric Zemmour va-t-il se prendre une veste, comme François Fillon ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 28 avril 2021 à 20h01
Eric Zemmour Laurent Ruquier Regret

A très exactement douze mois du premier tour de l'élection présidentielle, la machine à coups fourrés est brutalement relancée à pleine vitesse. Eric Zemmour, dont certains aimeraient qu'il se présente, fait l'objet depuis mardi 27 avril d'une accusation d'agression sexuelle plus que suspecte. Une tentative de l'écarter de la bataille qui ressemble à s'y méprendre aux accusations dont François Fillon a fait l'objet il y a cinq ans...

C'est à ce genre "d'affaires" que l'on découvre à quel point les journalistes peuvent être à ce point ignorants du droit, et de ses règles de base. Car enfin, quel procureur ne s'étonnerait pas d'entendre une adversaire politique proclamée d'Eric Zemmour, en l'occurence, une élue socialiste, l'accuser d'un baiser volé quinze ans plus tôt ? En expliquant que la mémoire des faits lui est revenue en voyant une affiche géante d'Eric Zemmour, dans sa ville, appelant à sa candidature ?

Si l'intérêt à agir ne fait pas de doute, il est double. Se prétendre victime permet de saisir la Justice, ou même, permet désormais que la Justice se saisisse d'elle-même des faits dénoncés pour enquêter, et décider ou non d'une éventuelle mise en examen. Tout cela peut prendre des semaines, des mois, ou... des jours. Question de zèle. Mais le deuxième intérêt d'une élue socialiste, adversaire politique notoire, est bien évidemment de tenter d'écarter Eric Zemmour du chemin qui pourrait éventuellement peut-être un jour le conduire à l'Elysée (ou dans un autre palais de la République d'ailleurs).

Or, ce deuxième intérêt à agir, qui est non seulement évident, mais proclamée par la "plaignante", pose problème, puisqu'il est frappé d'un manifeste conflit d'intérêts. N'importe quel magistrat, juge, enquêteur, et même, journaliste digne de ce nom, devrait normalement mettre ce conflit d'intérêts en exergue, et remettre cet opportun flash mémoriel en perspective.

Eric Zemmour, bientôt accusé de viol ?

Ne tournons pas autour du pot : cette offensive de certains médias contre le potentiel candidat providentiel de la droite sent la manip à plein nez. L'histoire d'un baiser volé, dont on ne sait s'il a été fait sur la joue, la bouche ou pourquoi pas la main (et dont on ne sait s'il a été fait tout court, faute de témoins), après un compliment sur "une robe qui te va très bien" (sic) histoire publiée comme par hasard dans Libération, fera fort probablement un bide. Faute d'idées et de programmes séduisants et de candidat crédible, la gauche fait ce qu'elle sait faire de mieux depuis des lustres : de l'agit-propaganda. Et Eric Zemmour, qui incarne tout ce qu'elle execre, est une cible de choix.

On peut aisément dérouler ici la suite du scénario. Dans quelques jours, peut-être, quelques semaines mais ce serait étonnant, d'autres "mémoires" vont se réveiller. On espère vraiment pour les agitateurs à la manoeuvre qu'ils trouveront d'autres témoins plus crédibles qu'une obscure militante socialiste. D'autres baisers volés, peut-être, des attouchements vont être révélés. Et en apothéose, quand il faudra achever l'animal traqué, sortira l'accusation de viol.

Or, comme par hasard, tout cela va donc sortir douze mois avant l'élection présidentielle certes, mais surtout, lors de la période cruciale de la désignation des candidats, et de la quête des soutiens, et accessoirement, des signatures. Callomnier en ce moment, sans même qu'aucune procédure judiciaire ne soit jamais engagée (Gaëlle Lenfant, la première accusatrice d'Eric Zemmour, n'a pas l'intention de porter plainte, ce qui la encore laisse planer plus qu'un doute sur ses intentions réelles et sur son récit des faits), est redoutablement efficace, et absolument totalement sans risque.

Contrairement à un faux monnayeur et à ceux qui recèlent ses billets, même grossiérement imités, qui risquent des années de prison, porter une fausse accusation est quasiment toujours impuni, et ceux qui colportent la rumeur ne risquent absolument rien non plus, même pas le ridicule. !

Mais tout cela, peut-être que les Français vont en prendre conscience cette fois, et que cette manip vieille comme le monde fera chou blanc ?

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin. Il est également intervieweur économique sur RTL dans RTL Grand Soir (en semaine, 22h17) depuis 2016.Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time. En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007.Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an.En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier. Il a également été éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018. Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont notamment "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ainsi que "le Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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