Après le couac de communication de Gabriel Attal sur le couvre-feu à Paris et en Île-de-France, annoncé puis démenti dans la foulée, voilà que La République En Marche a subi un gros revers à l’Assemblée nationale : la prolongation de l’État d’urgence a été votée, mais il ne va pas du tout durer aussi longtemps que l’espérait le gouvernement.
L’État d’urgence prolongé… jusqu’au 14 décembre 2020 seulement
Afin de faire face à la pandémie de Sars-CoV-2, et afin de pouvoir prendre des mesures exceptionnelles par décret ou par ordonnance, le gouvernement souhaitait un prolongement de l’État d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février 2021. Le vote de cette mesure, prévu pour le 3 novembre 2020 à 21 heures à l’Assemblée nationale, ne s’est toutefois pas passé comme prévu.
Habitué à remporter haut la main tous les votes, les députés LREM étant majoritaires à l’Assemblée nationale, le gouvernement s’est retrouvé coincé : à 21 heures, le 3 novembre 2020, ils n’étaient pas assez nombreux. L’opposition, remontée contre les mesures de fermeture des commerces, entre autres, a donc mis les bâtons dans les roues du plan d’Emmanuel Macron et Jean Castex.
Les députés ont certes voté la prolongation de l’État d’urgence, mais… uniquement jusqu’au 14 décembre 2020. Pour ce faire, ils ont adopté un amendement de la députée Josiane Canteloup qui demandait une révision de la situation avant les fêtes de Noël.
Le confinement ne pourra pas être rallongé sur simple décision du gouvernement
Autre coup dur, peut-être même plus dur que le premier : l’adoption de l’amendement du dépuité Paul Molac. Ce dernier entraîne que le confinement généralisé de la population, qui a débuté le 30 octobre 2020 et doit se prolonger le 1er novembre 2020, ne pourra pas être prolongé sur simple décision de l’exécutif.
Désormais, pour prolonger le confinement si nécessaire, le gouvernement devra mobiliser ses troupes et faire voter une loi au Parlement, et ce avant le 30 novembre 2020. Si ça ne devrait pas être difficile, LREM ayant toujours la majorité à l’Assemblée, l’adoption est symbolique : Emmanuel Macron et l’exécutif n’ont plus ce pouvoir.