Il y a tout d'abord un constat, très largement partagé : les vieux partis politiques sont agonisants, et ceux qui les représentent ne sont plus crédibles pour tenir les rênes du pays. Selon un sondage Odoxa/iTélé, 56% des Français voudraient pouvoir voter en 2017 pour un candidat de la société civile (contre seulement 16% pour un politicien de carrière). Un autre sondage dit que 72% des Français ne veulent pas de Nicolas Sarkozy en 2017, et 77% de François Hollande.
La politique est devenue un métier, plus un engagement
Quelles sont les raisons de cette Bérézina ? Cela tient au fait que la politique est devenue un métier, avant d'être un engagement. Les politiciens de carrière déploient toute leur énergie à durer, plutôt qu'à penser, à agir et à prendre des risques pour le pays. Ils ont perdu le sens de la grandeur. Ils préfèrent le pouvoir à la France. Ils ont renoncé à l'audace et au courage... Il est devenu certain que le pays ne pourra pas être sauvé par ceux qui l'ont affaibli.
C'est pourquoi j'ai initié la création du mouvement Objectif France, dans la perspective des prochaines échéances nationales. Il y a désormais une nécessité absolue de renverser la table ! Evidemment, une telle initiative peut interpeller, voire faire douter. Lors du lancement d'Objectif France, en novembre dernier, un journaliste du Nouvel Obs écrivait dans ses colonnes à mon sujet : « son mouvement passera-t-il l'hiver ? ». Nous sommes au printemps, et non seulement nous sommes toujours là, mais surtout, nous sommes des milliers ! Le doute persiste encore pour certains : lors d'une émission sur BFM business à laquelle je participais récemment, Emmanuel Lechypre, un éditorialiste bien connu, a émis des doutes sur notre capacité à renverser la table, tellement l'échiquier politique est figé dans notre pays. Certes, dans un scénario stable et dans une France qui irait bien, notre initiative serait vaine. Mais dans un contexte d'instabilité historique, l'impossible devient probable. Y compris réaliser un « coup d'état citoyen » dans les urnes en 2017.
La politique ne change pas
La politique actuelle est en effet une anomalie. Nous vivons les prémices d'une époque où tout change : l'économie, avec la percée de l'économie collaborative et l'émergence de sociétés telles de Uber, AirB&B, Blablacar... ; le travail, avec le développement de nouveaux modes d'organisation (travail indépendant, télétravail...) ; la santé, qui va connaitre des innovations majeures dans les toutes prochaines années. Mais aussi le transport, l'énergie, la robotisation... Et dans ce tourbillon unique dans un siècle, que dis-je, dans un millénaire, vous avez quelque chose qui ne bouge pas, qui ne se réinvente pas, qui ne se remet pas en question : la politique. C'est pourquoi je veux « uberiser » la politique ! Il nous faut casser les conservatismes et la caste bien installée, et créer en un temps très bref un environnement politique agile, flexible, collaboratif, et profondément ambitieux.
Se pose évidemment la question du projet politique porté par Objectif France. Renverser la table, oui, mais pour faire quoi ? D'abord, pour réconcilier la France avec son histoire, ses racines, ses valeurs, car notre pays traverse une crise identitaire sans précédent et nous devons tisser un lien entre l'histoire de France et son avenir ; pour réconcilier la France avec l'esprit de conquête, que nous avons abandonné ; pour réconcilier la France avec ses entreprises, qui sont la clé du sursaut économique et de la création d'emplois ; pour réconcilier la France avec son industrie, que nous avons sacrifiée ; pour réconcilier la France avec l'apprentissage, trop peu valorisé, et si essentiel pour accompagner la troisième révolution industrielle...
Une France sûre d'elle même et des valeurs qu'elle défend peut redevenir une terre de progrès, de prospérité, et de grandeur. Vive la France !