Nicolas Sarkozy est un homme heureux depuis hier : sauf catastrophe industrielle, il va pouvoir appeler son nouveau parti « Les Républicains ». Pas de quoi pavoiser pourtant.
Quelle identité politique pour la droite ?
Ce nom paraît être le choix du pis aller, du plus petit dénominateur commun entre toutes les sensibilités de la droite, voire même de tous les Français. Car, en effet, il y a 66 millions de républicains dans notre pays. Plus courageux mais plus compliqué aurait été d’imposer une appellation qui trace une voie, une orientation, définit une identité politique.
Mais la droite en possède-t-elle encore une réellement ? Les socialistes sont socialistes, les communistes sont communistes, les EELV sont écologistes. Et « les Républicains », quelle sera leur idéologie ? Autour de quelles valeurs pourront-il fédérer leurs ardeurs ? Le libéralisme, courant de pensée incarné naguère par Alain Madelin et ses amis ? Le souverainisme, inventé par Philippe Séguin et exalté désormais par le Front National ? L’humanisme qu’avait tenté de privatiser Jean-Pierre Raffarin et quelques ex de feue Démocratie Libérale ? Au fond, on n’en sait rien.
UMP : deux candidats, deux méthodes
Depuis son retour aux affaires, Nicolas Sarkozy semble obsédé par François Hollande qu’il étrille sans relâche, amuse la galerie avec quelques petites blagues qui suscitent les ovations militantes, gère le parti et ses egos, mais ne se préoccupe guère de la rénovation de la droite et de ses idées. Il lui reste une grosse année pour cela.
Après, il lui faudra sans doute affronter Alain Juppé aux primaires, pas François Hollande. Et le maire de Bordeaux, qui n’a pas de formation politique à conduire, pas de querelles intestines à gérer, pas de convocations des juges à honorer, se concentre lui, sur son projet, sa popularité et sa stature présidentielle. Deux candidats, deux méthodes mais un seul vainqueur. Un républicain à coup sûr…