Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges : une candidature polémique

Le 26 janvier et le 2 février 2025 auront lieu les élections municipales partielles de Villeneuve-Saint-Georges, commune du Val-de-Marne. Louis Boyard, député de La France Insoumise, brigue le poste de maire.

Louis Boyard, jeune et tonitruant candidat

À seulement 24 ans, Louis Boyard place la jeunesse au centre de son programme. Parmi ses propositions phares, il ambitionne de créer un comité des jeunes pour permettre à cette population de s’impliquer activement dans des projets municipaux. Il prévoit également de renforcer l’aide scolaire par des contrats rémunérés au SMIC, conclus entre la mairie et des étudiants locaux.

Autre mesure emblématique : des partenariats avec l’aéroport d’Orly, visant à réserver des emplois aux jeunes Villeneuvois. Selon Louis Boyard, ces initiatives visent à répondre aux défis économiques et sociaux d'une commune où le taux de pauvreté avoisine 34 %.

Une liste controversée et un discours polarisant

Cependant, la liste de Louis Boyard ne fait pas l’unanimité. Elle inclut des profils problématiques, notamment un militant pro-Hamas. Le Hamas étant une organisation terroriste, cet élément a de quoi interroger sur les motivations de Louis Boyard et de sa liste. La France Insoumise semble poursuivre sa préférence étrangère plutôt que nationale. Jean-Luc Mélenchon, en soutien à Boyard, a toutefois défendu une vision d'une "nouvelle France", marquée par la diversité et le rôle moteur des quartiers populaires.

Sur la liste de Louis Boyard, on trouve donc Mohammed Ben Yakhlef, 47 ans. En septième position sur la liste aux élections municipales partielles, il présente sur son compte X (ex-Twitter), certaines publications pour le moins équivoques. Juste après l'attaque terroriste du 7 octobre perpétrée par le Hamas, il écrivait « Honte à la France qui osé qualifié (sic) la résistance palestinienne de “terroriste”. La résistance répond au terrorisme d’État de l’État sioniste. La France est complice du génocide des Palestiniens ».

Mohammed Ben Yakhlef milite également pour l'autorisation des signes religieux ostentatoires, entendez par exemple l'abaya et le voile, à l'école. Il faisait ainsi la promotion d'une conférence revenant sur vingt ans d'interdiction de signes religieux à l'école, avec la formule « 20 ans d’islamophobie, 20 ans de résistance. » Toutefois, cette dernière prise de position n'est pas particulièrement surprenante. Pour plaire à son électorat musulman nombreux, La France Insoumise milite pour la banalisation des signes musulmans dans les espaces publics et institutionnels.

La nouvelle France, élément de langage de LFI

Pour La France Insoumise, Villeneuve-Saint-Georges est un symbole de la nouvelle France qu'ils espèrent voir naître. Il s'agit d'une France où ne se trouvent plus uniquement des Blancs, mais des personnes issues de tous les continents. Pour La France Insoumise, cette évolution est tout à fait positive, bien qu'un nombre croissant de Français craignent un remplacement de la population française traditionnelle.

Par ailleurs, si la plupart des Français estiment que le multiculturalisme forcé dans certaines villes de France va de pair avec l'insécurité et la précarité, La France Insoumise n'est pas d'accord. Selon elle, l'augmentation des crimes et délits ne présente aucun lien avec l'immigration. Quant à la précarité, il faut selon elle augmenter les moyens alloués aux quartiers présentant une immigration nombreuse.

Un enracinement local remis en question

Originaire d’une autre région, Louis Boyard est arrivé récemment à Villeneuve-Saint-Georges. Cette situation alimente les critiques sur son lien réel avec la commune. Lors du meeting du 23 janvier, il a répondu à ces accusations en déclarant : « J’aime Villeneuve et j’y vis », tout en accusant ses opposants de détourner l’attention des vrais problèmes.

Le manque d'ancrage de Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges a notamment été révélé par Frontières. Sur les réseaux sociaux, Louis Boyard s'est d'ailleurs plaint de cette enquête journalistique à son sujet, n'hésitant pas à présenter les journalistes comme des militants d'extrême-droite, de façon à décrédibiliser leurs informations.