Dialogue social : quand la montagne accouche d’une souris

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Par Luc-Eric Krief Modifié le 30 juillet 2015 à 12h21
France Dialogue Social Parlement Reforme

C’est fait, le parlement vient d’adopter plusieurs textes de la Loi Rebsamen portant sur le Dialogue Social. Rien de révolutionnaire et pourtant le Gouvernement est empreint d’un satisfecit béat face à cette victoire. Est-ce à dire que l’économie et les emplois vont se retrouver en meilleur forme ? Ce sera hélas, loin d’être le cas.

Mr Hollande est clairement entré en campagne et il soigne son image à gauche. Il se veut libéral (un soupçon) pour faire croire qu’il mène des réformes d’envergure et il reste conservateur (un grand verre s’il vous plaît) pour satisfaire ce qui lui reste encore, d’électeurs. Car n’en doutons pas, les réformes qui sont menées à grands coups de communication ne feront pas vaciller la France et, ne permettront pas de juguler l’absence de dynamique économique ni même la baisse du chômage. Nous risquons, bien au contraire, de poursuivre la tendance que nous connaissons, tous, depuis plusieurs mois. Et cela, même en parfaite contradiction avec les commentaires de l’INSEE, laissant entrevoir une reprise « vigoureuse ».

Nous continuons de vivre au-dessus de nos moyens

Il est amusant de constater que notre Président doit réunir ses ministres avant leurs congés, pour un brainstorming. Un peu comme s’il n’avait pas mesuré le juste état de la France et des entreprises. Quelles idées vont pouvoir en sortir ? Quelles décisions seront-elles prises ? Quelles actions pouvons-nous espérer ? En ces temps de disette, il nous faut un peu plus que la seule méthode Coué pour faire croire que l’économie va repartir. La bonhommie de notre Président ne peut pas totalement masquer les inquiétudes qui se lisent sur le visage de son 1er ministre. Lui, semble avoir cerné les dangers. Mais il est bien seul. Satisfaire les frondeurs, les écologistes (en les invitant même au sein du gouvernement), les radicaux de gauche, les communistes et le front qui va avec, ne peut pas augurer d’une prise de décisions susceptibles de faire repartir la France.

L’Impôts Société (IS) est très nettement en dessous des montants attendus par le Ministre des Finances, qui s’en est inquiété (il est vrai qu’il a été à peine audible sur ce sujet). Donc les recettes sont en berne alors que les dépenses « explosent ». Il n’est qu’à voir les promesses d’embauche de 6300 fonctionnaires émises par M. Hollande. Nous vivons au-dessus de nos moyens et pourtant, on continue de raser gratis. Est-ce de l’incompétence ou de l’inconscience ? Pourquoi pas, au demeurant, un peu des deux.

Faire redémarrer la machine

Alors, si les espoirs annoncés par messieurs Rebsamen et Hollande autour de ce que doit être le Dialogue Social au sein des entreprises semblent si importants, c’est probablement parce que tout le reste est trop sensible, en termes d’électorat, pour y toucher. Mais n’est-ce pas la raison d’être d’un politique qui se respecte, depuis plusieurs années ? Ne pas faire de vagues et espérer que les choses aillent moins mal que pire. Les entrepreneurs, ceux qui créent la valeur ajoutée et qui paient une grande partie des contributions, attendent autre chose.

Des choses concrètes et à même de faire redémarrer la machine à profits. Seule la richesse retrouvée sera capable de relancer l’investissement et l’emploi. Seule la baisse des charges et des prélèvements permettront d’accentuer notre compétitivité et de retrouver la vigueur de notre économie. L’Espagne commence à récolter les fruits de ses réformes, le Portugal et l’Irlande ont démontré que la rigueur n’avait pas que des désavantages et que le remboursement anticipé des prêts au FMI était la preuve que gérer un pays, ne signifiait aucunement d’ouvrir les « vannes » de la dépense publique.

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Luc-Eric Krief est président du groupe industriel SD2M, il préside ainsi le Centre National de la Sous-traitance (CENAST), qui a pour mission de représenter les entreprises de la sous-traitance dans la mécanique, la plasturgie, les forges et fonderies, et l’électronique. Son objectif est de promouvoir un rééquilibrage des relations avec les donneurs d’ordre et de redonner vigueur, confiance et lucidité aux sous-traitants pour faire changer un certain nombre de comportements. Il est également président du CORIST et membre du COMEX de la Médiation.

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