Alors que les proches de François Hollande le pressent à rendre officielle sa candidature en vue de 2017, on voit mal comment la gauche pourrait espérer arriver au 2nd tour vu le nombre de candidats déjà déclarés.
Multiplication des candidats
Certes, rien n’est jamais joué en politique, mais comment la gauche peut-elle espérer remporter la présidentielle de 2017 en l’état actuel des choses ? En 2002, le Front national avait réussi à être présent au 2nd tour à cause de la multiplication des candidatures à gauche : Daniel Gluckstein pour Parti des travailleurs, Arlette Laguiller pour Lutte ouvrière, Olivier Besancenot pour la Ligue communiste, Christiane Taubira pour le Parti radical de gauche, Noël Mamère pour Les Verts, Lionel Jospin pour le Parti socialiste, Robert Hue pour le Parti communiste français et Jean-Pierre Chevènement pour le Pôle républicain.
Et il semblerait qu’aucune leçon n’ait été tirée de cette défaite historique de la gauche. Les Verts auront leur candidat, Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg ont fait connaître leurs intentions, Emmanuel Macron fait cavalier seul et la primaire du PS est censée investir le président sortant. On ne parlera pas de Benoît Hamon ou de Marie-Noëlle Lienemann, qui pourraient aussi choisir de ne pas participer à la primaire et de se lancer seuls.
Le peuple de gauche ne représente que 36 % de l’électorat
À droite, si l'on met de côté les candidatures de Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, un seul candidat sortira de la primaire de la droite et du centre. Par ailleurs, les dernières élections ont montré que le peuple de gauche, toutes tendances confondues, ne représentait que 36 % de l’électorat Français. Dans un tel contexte, comment une victoire de la gauche est-elle envisageable ?
Selon certains commentateurs, c’est à cause de ce même constat que François Hollande hésiterait avant de se lancer. Se présenter pour perdre n’est clairement pas envisageable. Selon Le Monde daté de samedi 3 septembre, le président aurait déclaré : « Si vraiment la gauche s'organise pour perdre quel que soit le candidat, les bonnes volontés, les initiatives, c’est quand même un sujet de réflexion. Je ne serai pas candidat pour perdre. Être candidat, ce n'est pas vouloir figurer, témoigner. C'est vouloir gagner. »
« Je ne ferai pas de choix de candidature si, d'évidence, elle ne pouvait pas se traduire par une possibilité de victoire », avait-il par ailleurs confié aux journalistes Antonin André et Karim Rissouli, auteurs du livre Conversations privées avec le président (Editions Albin Michel).
Si François Hollande ne se présentait pas, tout serait alors encore possible pour la gauche...