Primaire à droite : François Fillon est-il allé trop loin ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 29 août 2016 à 18h53

C’est le vrai problème des primaires : les candidats en lice se tirent dans les pattes mais devront, au final, tous se réunir derrière le même homme. Si Nicolas Sarkozy sort vainqueur de la primaire, on ne voit pas bien comment son ancien Premier ministre pourrait le soutenir, après les propos qu’il a tenus à l’occasion de son grand meeting de rentrée.

Une dégradation de la vie publique

À Sablé-sur-Sarthe dimanche 28 août, François Fillon est entré en campagne avec force et n’a pas hésité à attaquer très clairement Nicolas Sarkozy, avec qui il a travaillé pendant cinq longues années. « Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable », a-t-il lancé. « Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ? » Sans jamais le nommer, François Fillon mettait en lumière le fait que Nicolas Sarkozy est à ce jour mis en examen dans l'affaire Bygmalion, mais aussi dans celle des écoutes.

Une attaque très remarquée qu’il n’a pas hésité à réitérer devant Jean-Jacques Bourdin, lundi 29 août, sur BFM TV. « S’il y en a qui se sentent visés, c’est leur problème », a-t-il lancé avec ironie. Et d’ajouter : « On a une dégradation de la vie publique. Il y a un problème de probité et de fonctionnement de nos institutions. Un problème de probité partout. Vous avez des ministres qui ne paient pas leurs impôts, vous en avez qui ont des comptes en Suisse, vous avez 18 millions à l’UMP qui ont disparu et que personne n’a jamais retrouvés. Ce sont les signes d’une dégradation morale, d’une dégradation de la vie publique. »

Recadré par le parti

Ces attaques n’ont pas été du goût des instances dirigeantes du parti. « Nous rappelons, comme notre président l'a indiqué, qu'aujourd'hui, nous souhaitons qu'un code de bonne conduite puisse être tenu, que nous soyons sur le registre des idées et non des personnes », a indiqué la porte-parole de LR, Valérie Debord, lors d’un point presse ce lundi 29 août, au siège de son parti. « Le parti sera garant de ce fait que nous soyons sur le registre des idées et non des attaques. »

De son côté, Nicolas Sarkozy a voulu se montrer magnanime et au-dessus de ces petites attaques. Il « a été un bon Premier ministre », a-t-il estimé sur RTL lundi matin. « Je ne me donnerai pas le ridicule d'attaquer celui avec qui j'ai travaillé pendant cinq ans ». « Je n'attaquerai pas mon ancien Premier ministre, je n'attaquerai pas mes ministres », a-t-il insisté. « Dans deux mois et demi, il faudra bien qu'on se rassemble ».

Oui, mais dans ce contexte, on voit mal comment comment cela pourrait se faire...

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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