Avec le « Chip Act » en marche, l’Europe prévoit de renforcer son autonomie en matière de semi-conducteurs. Le commissaire européen Thierry Breton fait un premier bilan. La relocalisation avance plus vite que prévu.
Semi-conducteurs : la relocalisation avance plus vite que prévu
L’Europe est en passe de retrouver sa souveraineté sur les semi-conducteurs
Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, en a surpris plus d'un. Interviewé sur RTL, il révèle que le plan « Chip Act », destiné à rapatrier la production de ces précieux semi-conducteurs, est carrément en avance sur son timing. Ces derniers sont vitaux pour l’économie européenne. En effet, ils sont présents sur la quasi-totalité des appareils électroniques.
Breton n'est pas venu les mains vides. Il a lâché un chiffre : "plus de 100 milliards d'investissements sont prévus en Europe". En réalité, ce montant est le fruit d'une stratégie bien ficelée. En effet, l'Europe vise à investir 43 milliards d'euros pour booster sa production de puces et ainsi conquérir 20 % de la production mondiale d'ici 2030, contre 10 % actuellement. Le tout, avec le soutien massif des États membres.
Autonomie et géopolitique : pourquoi l'Europe muscle son jeu
Il fut un temps où l'Europe maîtrisait la production de ces microprocesseurs. "On était à la pointe il y a 30 ans, puis on a peu à peu perdu notre avance, laissant l'Asie dominer", regrette Thierry Breton. Mais avec les tensions actuelles entre les États-Unis, la Chine et l'Europe, l'Union Européenne n'a plus vraiment le choix. Il s'agit d'une course à la souveraineté.
Premier projet d’importance : une usine européenne du géant TSMC en Allemagne doit voir le jour prochainement. Et pas n'importe où : à Dresde, déjà une place phare pour les semi-conducteurs. En effet, TSMC prévoit d’investir une dizaine de milliards d'euros, avec un petit coup de pouce de l'Allemagne. En effet, l’État allemand va y investir cinq milliards via son fonds fédéral pour le climat et la transformation.