Un amendement au Sénat propose d’établir un prix plancher pour l’alcool. Cette mesure, inspirée de l’Écosse, vise à combattre la consommation excessive et ses conséquences.
Alcool : le Sénat veut instaurer un prix minimum
Alcool : une baisse de 3 % des ventes d'alcool en Écosse avec un prix minimum
Le Sénat français examine depuis le 23 novembre 2023 un amendement visant à interdire la vente d'alcool en dessous d'un certain prix. Une initiative, qui s'inscrit dans le cadre de l'examen du budget 2024, qui a pour objectif de lutter contre l'abus d'alcool. Les sénateurs de divers horizons (PS, de la droite et Renaissance), menés par Bernard Jomier, médecin et sénateur apparenté PS, proposent de fixer un prix minimum par unité d'alcool. Cette mesure cible principalement les bières bon marché et les vins, souvent consommés par les personnes les plus dépendantes.
L'inspiration vient de l'Écosse. Une politique similaire a été mise en place en mai 2018. Les résultats sont encourageants. Une baisse de 3 % des ventes d'alcool et une réduction de 13,4 % des décès liés à l'alcool. Bernard Jomier souligne l'efficacité de cette approche. Elle a déjà fait ses preuves dans la réduction de la consommation excessive d'alcool.
Le prix d'une bouteille de vin ne pourra pas être inférieur à 3,50 euros
Concrètement, si l'amendement est adopté, le prix d'une bouteille de vin ne pourra pas être inférieur à 3,50 euros. Bernard Jomier propose de définir une unité d'alcool comme 10 grammes d'alcool pur. Le prix minimum par unité serait fixé par décret, envisagé à 50 centimes. Cette règle s'appliquerait également aux cubis de vin. Par exemple, le prix d'un cubi de 5 litres, actuellement à 9,35 euros, pourrait grimper à 23,30 euros. Une hausse significative qui vise néanmoins à décourager l'achat d'alcool bon marché, souvent associé à une consommation problématique.
Tout cela s'inscrit dans un contexte de santé publique préoccupant. En France, l'alcool est responsable d'environ 45 000 décès par an selon le Ministère de la Santé. Il est considéré comme le troisième facteur de risque de morbidité après l'hypertension et le tabac dans le monde. En augmentant le prix de l'alcool, les sénateurs espèrent , comme l'exemple de l'Écosse, réduire ces chiffres extrêmement élevés et promouvoir un mode de vie plus sain.