La commission d'enquête parlementaire à l'Assemblée nationale sur les attentats de Paris a rendu son rapport, mardi 5 juillet. Après six mois d'enquête, 200 heures d'audition et 190 entretiens, les élus ont fait des propositions concrètes pour protéger les citoyens d’une éventuelle prochaine attaque.
Failles des services de renseignement
La commission d’enquête parlementaire sur l’action de l’Etat face aux attentats de janvier et de novembre 2015 vient de rendre son rapport. 300 pages qui présentent 39 propositions pour éviter que de tels événements se reproduisent sur le territoire national. Dans le viseur de la commission : les failles des services de renseignement. Selon les auteurs de ce rapport, il faudrait repenser en profondeur leur action, notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste.
« Des attentats comme ceux du 13 novembre marquent bien un échec du renseignement extérieur : ils ont été planifiés à l’extérieur de nos frontières et organisés en Belgique, c’est-à-dire dans l’aire de compétence de la DGSE », avait d’ailleurs déploré le directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, lors de son audition de vant la commission. « Ils représentent aussi sans doute un échec pour le renseignement intérieur, dans la mesure où ils se sont produits sur notre sol. »
Des propositions concrètes
Face à ce constat, la commission propose la création d'une agence nationale de lutte antiterroriste qui regrouperait tous les services de renseignement de police, de gendarmerie et militaire. Cette agence permettrait aux différents services de mieux partager les informations.
Les parlementaires proposent, par ailleurs, la suppression des réductions de peines automatiques pour tout individu condamné pour actes terroristes. « On ne peut pas traiter un terroriste qui revient de Syrie ou d’Irak de la même manière qu’un voleur de poule », a expliqué le rapporteur de la commission, le député PS Sébastien Pietrasanta.
Au final, selon la commission d'enquête parlementaire, les attaques du 13 novembre n'auraient pas pu être évitées par les autorités. « Contrecarrer les attaques aurait supposé que les magistrats instructeurs et les agents des services de renseignement aient gardé, personnellement, en mémoire toutes les cibles mentionnées par les terroristes lors de leurs auditions », a précisé Sébastien Pietrasanta. Une bien maigre consolation pour les familles des victimes...