Une priorité pour sauver la France : en finir avec les repas de substitution dans les écoles 

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Par Yves Derai Modifié le 27 mars 2015 à 9h36
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Un « grand » débat divise la droite française depuis quelques jours, les repas de substitution à l’école. Nicolas Sarkozy s’est, en effet, prononcé pour leur disparition, au nom du respect de la laïcité républicaine appliquée à la lettre.

La fin de la laïcité positive

Il n’y a pas si longtemps, l’ancien chef de l’Etat défendait pourtant le principe d’une « laïcité positive » pour reprendre son expression, une laïcité permettant aux croyants de pratiquer leur religion à condition, bien entendu, que cette liberté n’entrave pas celle des autres. A la suite de cette prise de position étonnante qui semble plus inspirée par le contexte électoral que par une réflexion éthique ou philosophique, plusieurs personnalités de l’UMP ont exprimé leurs divergences sur le sujet, au risque de contrarier leur omnipotent président.

Ne pas empêcher les enfants de pratiquer leur culte

Christian Estrosi, maire de Nice, une ville où cohabitent d’importantes communautés juive et musulmane, a rappelé en substance que la laïcité ne devait pas empêcher des enfants de pratiquer leur culte. Pas question de préparer des repas casher ou hallal dans les écoles de la République mais prévoir un repas de substitution lorsque le plat principal servi aux enfants est à base de porc ne paraît pas scandaleux aux yeux de la plupart des responsables politiques, de droite comme de gauche d’ailleurs.

Le FN dicte le débat politique de la France

Il y a trente ans, l’Education nationale a autorisé les élèves de confession juive à manquer l’école les jours de Roch Hachana (Nouvel an juif) et du Yom Kippour (le Grand pardon) sans que cette tolérance ne gêne quiconque. Cet emballement médiatique autour des repas de substitution révèle deux éléments qui semblent désormais structurer le débat hexagonal.

C’est le FN qui dictent ses thèmes aux autres formations sommées de se déterminer. Et toute question liée à la pratique de l’Islam en France hystérise la classe politique. Si les Sarkozy, Juppé, Hollande, Valls et autres Fillon n’arrivent pas, dans les deux ans qui viennent, à desserrer l’étau idéologique actionné par le FN, Marine le Pen avancera vers l’élection présidentielle de 2017 en position très avantageuse.

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Yves Derai  est journaliste et écrivain. Il dirige les Editions du Moment depuis 2006 et anime la rubrique politique à l'Optimum depuis 2001. Il est le co-auteur de Belle Amie (Editions du Moment), Carla et les Ambitieux (Editions du Moment), Ruptures (Editions du Moment), Villepin, l'homme qui s'aimait trop (L'Archipel) ou Chirac, un Président sympa (Calmann-Levy).

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