La traditionnelle fête de l’Humanité, organisée depuis 1930 par le journal communiste L’Humanité, célébrait sa 88e édition le week-end du 15 septembre 2023. Deux figures politiques de premier plan, Édouard Philippe (parti Horizons) et Fabien Roussel (secrétaire national du Parti Communiste), ont croisé le fer lors d’un débat. Un jeune militant a tenté de perturber l’échange.
Fête de l’Humanité : Edouard Philippe taxé d’éborgneur
Une perturbation plus qu'anecdotique
Les deux débatteurs, Édouard Philippe et Fabien Roussel, sont loin d'avoir fait l'unanimité à la fête de l'Humanité ce dimanche 17 septembre. Si cela n'est en rien surprenant pour l'ancien Premier ministre, ça l'est davantage pour le secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF). En effet, Fabien Roussel a été accueilli de manière plutôt mitigée par une partie du public qui scandait « Fabien Roussel n'est pas mon camarade ».
Profitant de cette situation, un jeune militant de gauche, Ritchy Thibault, très actif sur les réseaux sociaux et toujours prompt à se faire remarquer dès qu'une occasion se présente, n'a pas hésité à prendre le micro des mains d'Édouard Philippe pour l'invectiver sur l'estrade. « Édouard Philippe a sévi pendant le mouvement des Gilets jaunes », a-t-il scandé. « Il a fait couler le sang, il n'a rien à faire ici, c'est un éborgneur ». Une perturbation remarquée, mais qui reste plus qu'anecdotique. Le jeune militant, très actif sur les réseaux sociaux, a vite été évacué de la scène par la sécurité. Les deux hommes politiques ont pu reprendre leur débat comme si de rien n'était.
Un débat respectueux
Malgré cette brève perturbation, les deux hommes politiques ont débattu pendant plus d'une heure sur divers sujets tels que la laïcité, la sécurité, l'énergie ou encore l'environnement. Le ton du débat était relativement courtois, témoignant d'une volonté de maintenir un dialogue constructif. C'est dans cet esprit que Fabien Roussel a invité l'ancien Premier ministre à cet événement phare pour la gauche : « J'ai souhaité avoir ce débat avec Édouard Philippe, qui a été Premier ministre pendant le premier quinquennat de Macron, car je veux que ce débat se tienne devant les Français, opposant deux projets de société différents, de droite et de gauche. C'est ce genre de débat que nous devons avoir. Retrouvons ce goût du débat ! »
Les deux hommes ont discuté avec passion, mais sans animosité, mettant davantage en avant leurs positions respectives plutôt qu'à s'attaquer frontalement. Édouard Philippe, par exemple, a plaidé en faveur d'une laïcité stricte « non-négociable ». Fabien Roussel, quant à lui, a souhaité mettre l'accent sur la justice sociale et l'urgence environnementale, affirmant que « nous devons remettre de l'ordre dans ce monde ». Tous deux se sont accordés sur la question de l'énergie nucléaire et le développement des énergies renouvelables.
Le débat entre Édouard Philippe et Fabien Roussel reflète bien les dissensions existantes au sein de la société, et plus particulièrement au sein de la gauche. Avec d'un côté, une gauche radicale qui refuse tout dialogue avec ses adversaires politiques, et de l'autre, celle de Fabien Roussel, une gauche qui se veut plus ouverte, et qui n'hésite pas à se démarquer de la NUPES dès qu'une occasion se présente.