On ne peut pas juger la politique fiscale du Gouvernement à travers le seul prisme de l’impôt sur le revenu. Ce chiffre de 47,5%, qui indique que moins d’un foyer fiscal sur deux ne paie pas d’impôt sur le revenu, est en réalité trompeur.
Tous les Français contribuent bien à l’effort national via l’impôt local direct et indirect, et notamment la taxe d’habitation qui est payée par 30 millions de foyers fiscaux, ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée. A l’heure où l’idéal républicain de notre société doit plutôt réunir que diviser, il n’est pas sain d’opposer les Français entre eux.
Les chiffres récents le prouvent : les inégalités au sein de la population française se sont accentuées au cours des dernières années. Entre 2007 et 2011, le coefficient de Gini et le taux de pauvreté ont augmenté. Et le Gouvernement précédent a grandement contribué à cette détérioration de la qualité de vie des Français, en instaurant notamment un bouclier fiscal injuste qui, au final, aura coûté plus de 40 milliards d’euros.
Dès le mois de juin 2012, le Président de la République et la majorité de gauche ont pris à bras le corps la problématique de la justice sociale, devenant l’une des priorités du quinquennat de François Hollande.
C’est dans cet esprit que le Gouvernement de Manuel Valls a décidé la suppression de la 1ère tranche d’impôt sur le revenu en 2014. Plus de 4 millions de foyers français en bénéficieront, avec des gains de pouvoir d’achat à la clef. Aussi, la question qui se pose est la suivante : voulons-nous vraiment plus d’inégalités en France ou souhaitons-nous une société plus juste et solidaire ?
Aujourd’hui, un effort supplémentaire doit être fait en direction des classes moyennes. Et la gauche l’a très bien compris, j’en suis convaincu. Alors que s’ouvre le Congrès de Poitiers, des discussions concrètes autour du prélèvement de l’impôt à la source vont être menées au cours des prochaines semaines. C’est ce débat-là que les Français attendent et non des polémiques inutiles.
Le moment est donc venu de responsabiliser le débat et de réfléchir à la mise en place d’un impôt plus progressif basé sur tous les revenus, où chacun paierait quelque chose en fonction de ce qu’il gagne et possède. Plus qu’une révolution fiscale, la gauche doit en 2015 s’inspirer de l’idéal jauressien d’ « évolution révolutionnaire ».