Les pics de pollution atmosphérique engendrant un impact sanitaire conséquent ne datent pas d’hier. Le XIXeme et XXeme siècles connurent des épisodes dramatiques qui entraînèrent la mort de milliers de personnes en quelques jours. Et des centaines de milliers de morts prématurées.
Face à une opinion réclamant que l’Etat et les pouvoirs publics garantissent la santé, des actions concrètes, une stratégie ont été mises en œuvre pour produire des résultats sur les sources de ces pollutions (chauffage au charbondes particuliers, industries peu soumises à des normes).
Or, plusieurs décennies plus tard, nous ne pouvons plus agir sans voir l’opinion publique se scinder en 2 groupes difficilement réconciliables :
• D’un côté les partisans de la santé avant tout, acceptant plus de restrictions, des changements de comportements, pour retrouver un niveau de pollution en dessous des niveaux d’alerte et d’impacts sanitaires majeurs,
• De l’autre, des citoyens souhaitant conserver leur mobilité, s’inquiétant des conséquences sur l’activité économique des restrictions, critiquant des mesures qui relègueraient les moins fortunés en dehors des villes, voire pire les empêcheraient de se rendre au travail.
L’inaction n’est plus possible. L’immobilisme pour répondre au 2ème groupe n’est qu’une victoire à la Pyrrhus, laissant croire que c’est la bonne réponse qui in-fine se retournera contre les politiques n’ayant pas agi.
Nous l’avons vu comment en quelque années, après la révélation du scandale du diesel, l’opinion prend de plus en plus fait et cause pour des alternatives au diesel, en premier lieu lors de l’achat de véhicules neufs. Que sont devenus les laudateurs du véhicule diesel ? Très discrets !
Nous avons la capacité pour notre pays,et nos concitoyens, à remettre les priorités de santé dans le cadre de notre développement. Au-delà de la question de la santé, primordiale, nous en ferons un pays attractif, moderne. Ainsi, Anne Hidalgo, maire de Paris, a raison d’engager sa stratégie de sortie du tout voiture. Il ne s’agit pas de rejeter les plus modestes, au contraire, il s’agit de leur donner les mêmes chances de vie saine que ceux qui peuvent se loger « au vert » pour y respirer un bon air. Elle a d’autant plus raison que le monde qui se construit se fait de métropoles, dont l’image doit être élevée, entre cultures, dynamismes et services apportés. Et le premier des services est de protéger ses habitants.
Cependant, en limitant les pouvoirs de l’impôt local sur la mobilité négative, nous ne donnons pas tous les moyens d’agir. Je suis pour une décentralisation de certaines taxes portant sur les véhicules, notamment les plus puissants qui n’ont pas de sens dans les métropoles, comme du temps de la vignette automobile… 20 ans de perdus. A remettre en place en urgence, mais cette fois-ci en confiant aux collectivités locales (régions, départements ou métropoles) les fonds récoltés pour investir dans une politique de mobilité préservant la santé.