Intercités en perte de vitesse : que fait l’État ?

Alors que le réseau de trains à grande vitesse français brille, les Intercités subissent un déclassement notable, révélant une crise ferroviaire majeure. Quel est l’impact de la politique de l’État et les perspectives d’avenir pour ce réseau essentiel ?

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 13 novembre 2023 à 14h48
Intercités

Quel avenir pour l'Intercités en France ?

Le réseau Intercités, jadis la fierté du transport ferroviaire français, affronte aujourd'hui des défis majeurs. Des lignes comme Paris-Limoges ou Bordeaux-Marseille ont vu leurs temps de parcours s'allonger, résultat d'un réseau vieillissant et de problèmes techniques incessants. Amandine Thomas-Commin, directrice des Intercités à la SNCF, admet que « la qualité de service n'est pas à la hauteur des attentes ». Cette situation révèle un besoin critique de modernisation et de renouvellement des infrastructures.

En plus de l'impact sur les temps de trajet, la dégradation des Intercités affecte également le confort des passagers. Les wagons, souvent vétustes, ne répondent plus aux standards actuels de confort et de sécurité. Les usagers expriment leur mécontentement face à des installations obsolètes et à un manque d'accessibilité, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Cette situation pousse de nombreux voyageurs à se tourner vers d'autres modes de transport, entraînant une baisse de fréquentation et des revenus pour le réseau.

L'inaction de l'État pour les petites lignes

Malgré la reconnaissance de la crise par les autorités, les mesures prises semblent insuffisantes. Clément Beaune, ministre des Transports, parle d'un « abandon collectif » et d’une « France à deux vitesses ». Cette négligence a des répercussions non seulement sur la qualité du service, mais aussi sur l'attractivité des régions touchées. Fanny Arav, économiste chez SNCF Réseau, souligne l'importance de ces territoires autrefois délaissés.

Depuis 2018, l'État s'est engagé dans un effort de redressement en investissant plus de 4 milliards d'euros pour la rénovation des lignes Intercités. Des projets comme l’introduction des nouvelles rames Oxygène en 2026 sont annoncés, visant à redynamiser ce réseau. Néanmoins, les usagers et les élus locaux demeurent sceptiques et attendent des améliorations tangibles pour restaurer la confiance dans le réseau ferroviaire français.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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