Drogue : un homme tué à Nîmes

Mardi 20 février au soir, à Nîmes, un homme de 39 ans a été tué par balles devant son fils de 8 ans. Il pourrait s’agir d’un règlement de comptes dans le cadre du trafic de drogues.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 22 février 2024 à 11h34
Drogue (1)

Un trafic marseillais qui se propage dans le sud de la France

Mardi 20 février au soir, à Nîmes, un homme de 39 ans a été tué par balles devant son fils de 8 ans. Trois hommes sont en garde à vue, un quatrième est en fuite. Il s'agit très probablement d'un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue car, comme l'explique Jean-Michel Verne, journaliste d'investigation et spécialiste des affaires criminelles, à Sud Radio, « vu le mode opératoire, on sait tout de suite que c'est un règlement de comptes, les crimes passionnels se règlent rarement à la kalachnikov ».

Cette affaire est symptomatique de l'extension du trafic de drogue. Jean-Michel Verne explique que Marseille « est devenue une narco-ville, et la gangrène c'est quelque chose qui se propage. » Cette propagation se fait parfois à la demande de plus petits clans déjà implantés dans la ville. « C'est ce qui s'est passé à Nice, le sud du pays est particulièrement touché par ce phénomène. Tout ça a pris naissance dans une cité à Marseille qui s'appelle la Paternelle, dans le 14e arrondissement, où on a retrouvé la voiture des tueurs. »

La drogue, un trafic qui brasse des sommes folles

Avec les millions brassés par le trafic de drogue, il est facile d'étendre un trafic, sans compter le manque d'empathie de ses acteurs. Jean-Michel Verne explique que « L'argent justifie tout pour ces gens-là, ils n'ont aucune limite, aucune morale, on a une situation qui est difficilement gérable. » « Il est facile de recruter de jeunes tueurs, qui ont l'impression d'être dans un jeu vidéo. » Jean-Michel Verne évoque une « génération GTA », qui reçoit des cibles sur son application, va chercher une arme, tue sa cible, puis retourne chez elle.

En plus des personnes peu scrupuleuses vivant dans les cités qui peuvent, grâce au trafic de drogue, acheter des produits de luxe ou tout simplement survivre, l'argent permet de corrompre certains échelons de l'administration. « La drogue génère des recettes telles que ça donne une force corruptive à ces organisations criminelles », une force telle que l'on peut parler de mafia car « une mafia c'est quelque chose qui est en mesure d'avoir une force corruptive. Ils sont à même de corrompre des petits échelons policiers de base, un greffier, un employé de mairie. On s'aperçoit qu'on a des faux passeports qui sont allés être fabriqués à Trappes ».

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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