Quentin Bataillon chez TPMP : la commission d’enquête est-elle neutre ?

Alors que la commission d’enquête sur les fréquences de TNT concentre l’intérêt du public, le passage de Quentin Bataillon sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP), peu après l’audition de Cyril Hanouna, choque l’opposition, certains allant jusqu’à demander la démission du président de la commission d’enquête.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 4 avril 2024 à 18h02
TPMP

Le passage controversé de Quentin Bataillon sur TPMP

Le 2 avril, Quentin Bataillon, membre de la majorité présidentielle et président de la commission d'enquête sur la TNT, s'est retrouvé sous les feux des projecteurs après sa participation à l'émission de Cyril Hanouna. Critiquant ouvertement Yann Barthès, animateur de Quotidien, auditionné précédemment par la commission, Quentin Bataillon a déclenché une tempête médiatique et politique. Il a notamment reproché à Barthès une attitude qu'il jugeait arrogante, ce qui a rapidement été perçu comme une maladresse.

De nombreux députés, particulièrement ceux affiliés à la gauche, ont vivement critiqué l'intervention de Quentin Bataillon, remettant en question son impartialité et appelant à sa démission. Une critique qui touche assez peu le concerné, qui demandait sur FranceInfo s'il avait « vraiment des leçons d'impartialité à recevoir du rapporteur ». Aurélien Saintoul, LFI, s'est en effet montré très virulent face aux membres du groupe Bolloré. Ces appels ont été renforcés par les commentaires d'Olivier Faure et d'Anne Hidalgo, soulignant une démarche inappropriée de Quentin Bataillon et ses conséquences potentiellement néfastes pour l'intégrité de la commission d'enquête.

Une commission sous le feu des critiques

L'incident a non seulement affecté l'image de Quentin Bataillon mais a également jeté une ombre sur la commission d'enquête elle-même, remettant en question sa capacité à fonctionner de manière indépendante et objective. Néanmoins, à ce compte-là, on peut reprocher à Aurélien Saintoul, rapporteur de la commission, son passage dans Le Media, proche de LFI, dans une émission dont le titre était « Pour virer CNews et C8 de la TNT ». Il reconnaissait notamment que si des chaînes étaient d'extrême-gauche, « cela me poserait peut-être un peu moins de problème, je serais peut-être un peu plus en phase avec leur raisonnement ». Les auditions menées par la commission, censées être des exercices de transparence et d'équité, sont désormais perçues sous un jour différent, alimentant le débat sur la neutralité des enquêtes parlementaires.

En réponse à la controverse, Quentin Bataillon a reconnu son erreur, qualifiant son geste de maladresse tout en défendant son intention de « faire acte de pédagogie » auprès du public de TPMP. Toutefois, les implications de son apparition pour la commission restent significatives. D'une part, elles reflètent les défis rencontrés par les politiques dans leur rapport aux médias; d'autre part, elles soulignent l'importance de préserver l'intégrité et l'indépendance des instances d'enquête dans un paysage médiatique et politique de plus en plus polarisé.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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