Rejet de la loi immigration : victoire de la Nupes ?

Le 12 décembre, Benjamin Lucas, député écologiste, a partagé ses réflexions sur la motion de rejet du projet de loi sur l’immigration et les accusations de corruption au sein de l’Assemblée nationale, lors de son intervention dans “l’invité politique” de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Modifié le 12 décembre 2023 à 16h34
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Le projet de loi immigration, un texte rejeté par tous

Benjamin Lucas a exprimé sur Sud Radio sa satisfaction d'avoir joué un rôle clé dans le rejet d'un projet de loi qu'il jugeait inapproprié. « Ce n'est pas une alliance autour d'un projet ou d'un programme. C'est binaire, c'est oui ou non pour le rejet du texte », a-t-il expliqué, soulignant l'absence d'une véritable alliance avec le RN et LR. Il a également mis en avant le rôle de la NUPES en tant que première force d'opposition. Une définition curieuse, étant donné que la NUPES est en fait incapable de s'entendre sur une liste commune aux élections européennes ou sur des sujets politiques comme la guerre entre le Hamas et Israël. On n'est déjà pas sûr que la NUPES existe, alors de là à être la première force d'opposition, rien n'est moins sûr.

Benjamin Lucas a abordé l'importance de l'immigration pour la France, rejetant l'idée d'un « appel d'air migratoire ». Il a insisté sur la responsabilité de la France en matière d'accueil des migrants : « La France ne prend pas sa part aujourd'hui, nous accueillons moins que nos voisins ». De fait, la motion de rejet a ceci de curieux qu'elle a été adoptée par des partis opposés pour des raisons inverses. Les uns parce qu'ils la trouvaient trop dure avec les migrants et souhaitaient une régularisation massive, les autres parce qu'ils la trouvaient trop douce et craignaient des arrivées plus massives qu'elles ne le sont déjà. Comme si le projet de loi avait été conçu pour plaire uniquement à une macronie qui n'a pourtant plus la majorité absolue.

L'Assemblée nationale est-elle corrompue ?

Benjamin Lucas a par ailleurs soulevé des inquiétudes concernant des pratiques de corruption au sein de l'Assemblée nationale, évoquant des échanges de services publics contre des votes. « Si c'est avéré c'est une forme de corruption qui n'a pas sa place dans un régime parlementaire comme le nôtre », a-t-il affirmé, appelant à une enquête pour clarifier les choses. En effet, les collectivités locales dépendant beaucoup des subventions nationales, donc du bon vouloir de l'Etat, on a vite fait d'imaginer un député qui, pour sauver un tant soit peu ses administrés, vote à l'encontre de ses convictions... et de celles de ceux qui l'ont élu.

Enfin, Benjamin Lucas a critiqué la gestion du projet de loi par le gouvernement, en particulier par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Il a estimé que la proposition de démission de Darmanin aurait dû être acceptée, reflétant l'échec du gouvernement à fédérer une majorité autour de ce texte.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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