François Hollande fuit. L’analyse de l’intervention de François Hollande met en évidence son incohérence.
François Hollande n'assume pas son bilan
Durant la première partie, il présente aux Français un bilan élogieux de ce qu’il aurait accompli. C’est le discours d’un Président « hors sol » complètement coupé des réalités et inconscient de l’état de délabrement de la France. Chaque point du catalogue peut être démenti ! Les trois premiers sont sidérants : « Les comptes publics sont assainis, la Sécurité sociale est à l’équilibre et la dette publique a été préservée. » Merci pour elle !
Les regrets sont minimum minimorum. « Je n’ai qu’un seul regret c’est d’avoir proposé la déchéance de nationalité. » Il affirme assumer le bilan de son quinquennat :« Voilà ce que j’ai fait, voilà ce que j’assume devant vous »« Je porte un bilan et j’en assume toute la responsabilité. » Il ne se remet absolument pas en question. Mais il n’assume pas. Il fuit.
Ne pas rassembler est normal
Les raisons qu’il avance pour décamper n’en sont pas :« je suis conscient des risques que feraient courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle. »
Le risque de ne pas rassembler est indissociable de tout projet politique. Il est inhérent à chaque élection. Ne pas réussir à rassembler autour d’un projet est le risque couru par n’importe quel candidat, à n’importe quelle élection. Parvenir à rassembler autour d’un projet est le désir de chaque candidat. Le fait même d’avoir un projet original et de le présenter au suffrage des gens revient à diviser. Pour ne pas diviser il suffirait de n’avoir aucun dessein, aucune conviction et de se fondre dans le troupeau. La campagne électorale est là pour transformer un souhait en réalité. Le candidat essaye, le succès est, ou n’est pas, au rendez-vous. Aller à une élection que si l’on est sûr de la gagner n’a pas grand sens.
Si tout au long de son mandat il était aussi lucide qu’il le prétend « le pouvoir, l’exercice du pouvoir, les lieux du pouvoir et les rites du pouvoir ne m’ont jamais fait perdre ma lucidité, ni sur moi-même, ni sur la situation », le fiasco terrible de sa politique n’aurait pas dû lui échapper.
L’honneur lui imposait alors de démissionner sans attendre la fin de son mandat. Il aurait fait le sacrifice de sa personne à son pays. Comme de Gaulle qui quitta le pouvoir après que le « non » l’eut emporté au référendum sur le Sénat et la régionalisation en 1969. Référendum qui ne le mettait pourtant pas en cause directement. Cela aurait été bénéfique pour le pays en lui évitant de souffrir inutilement quelques années de plus.
Un échec de l'ensemble de la classe politique
Le renoncement de François Hollande est un terrible constat d’échec. Il ne s’agit pas seulement de son échec. C’est un échec pour la classe politique entière, politiciens professionnels et technocrates, qui gouvernent le pays depuis des décennies. Tous ses prédécesseurs ont une part de responsabilité dans la faillite de la France et la débâcle du dernier des leurs.
Cette déroute n’est que l’aboutissement de 40 ans de fiascos, le dernier budget équilibré datant de 1974. Voire de 70 ans d’échec si l’on considère que les décisions du CNR en 1945 ont mis la France sur les rails du collectivisme qui est la cause de nos malheurs.
En toute logique, ce renoncement devrait être le point final du socialisme à la française. Il devrait être le point de départ d’une ère nouvelle basée sur un État, fort mais limité à ses fonctions régaliennes avec une police et une justice recentrées sur la défense des personnes et des biens, une armée puissante. Un État qui ferait respecter les Droits naturels individuels (Liberté, Propriété, Personne), la liberté économique, la Responsabilité individuelle.
Encore quelques mois pour s’en imprégner, trouver quelqu’un pour prendre le risque de le présenter aux Français, sans être sûr de gagner. Avec l’espoir que les Français se rassemblent autour de ce projet aujourd’hui minoritaire.